L’énergie nécessaire pour faire fonctionner nos appareils numériques et les infrastructures qui les soutiennent est souvent sous-estimée. Effectivement, l’Internet fonctionne grâce à des datacenters, des réseaux et des terminaux, tous gourmands en énergie.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), en France, le secteur du numérique est responsable de 13% de la consommation d’électricité nationale et son empreinte carbone représente 6% des émissions de CO2 du pays.
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Chaque recherche sur Google, chaque email envoyé, chaque photo partagée sur les réseaux sociaux… tout cela consomme de l’énergie. Il faut également prendre en compte le fait que beaucoup de nos appareils sont souvent remplacés, contribuant ainsi à l’effet de "fastrez" (contraction de "fast" et "freeze"), défini par la sociologue Diane Freland comme l’impact environnemental de la consommation rapide et de l’obsolescence des technologies.
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L’empreinte carbone du numérique est un sujet préoccupant. En effet, selon le think tank The Shift Project, les émissions de CO2 liées à l’utilisation du numérique ont augmenté de près de 9% par an entre 2013 et 2020.
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Ces émissions proviennent de trois sources principales : la production d’équipements (ordinateurs, smartphones, serveurs, etc.), l’usage de ces équipements (requêtes Internet, streaming vidéo, etc.) et les infrastructures numériques (data centers, réseaux, etc.).
Prenez par exemple le streaming vidéo, qui représente à lui seul près de 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est autant que l’ensemble du secteur de l’aviation !
Au-delà des émissions de CO2, le numérique a également un impact considérable en termes de pollution. En effet, la fabrication des équipements numériques nécessite l’extraction de métaux rares, souvent dans des conditions environnementales et sociales déplorables.
En outre, nos appareils numériques sont remplis de composants non recyclables, qui finissent souvent dans des décharges à ciel ouvert dans les pays en développement.
Les entreprises sont également concernées par cette problématique. En effet, leur transition numérique s’est souvent faite sans prise en compte de l’impact environnemental.
Pourtant, selon une étude de l’ADEME, le numérique représente en moyenne 13% de l’empreinte carbone d’une entreprise. La majorité de cet impact provient de l’usage des équipements par les employés (ordinateurs, smartphones, etc.), mais aussi des data centers qui hébergent les données de l’entreprise.
Établir le bilan environnemental du numérique est une tâche complexe. En effet, il faut prendre en compte de nombreux facteurs, tels que la consommation d’énergie, les émissions de CO2, la pollution liée à l’extraction des métaux rares, etc.
De plus, il faut aussi considérer les économies d’énergie et de ressources que le numérique peut permettre, par exemple grâce à la dématérialisation ou au télétravail.
Face à ces défis, il est essentiel que chacun d’entre vous prenne conscience de son empreinte numérique et cherche à la réduire.
Par exemple, vous pouvez limiter votre consommation de données en évitant le streaming vidéo en haute définition, en supprimant les emails inutiles ou en utilisant des moteurs de recherche écologiques.
Vous pouvez également favoriser l’éco-conception de vos sites web, favoriser le reconditionnement de vos appareils numériques, et sensibiliser vos collègues et vos proches à ces enjeux.
Enfin, les entreprises ont un rôle majeur à jouer en intégrant la dimension environnementale dans leur stratégie numérique. Il est crucial pour elles de mesurer leur empreinte carbone numérique et de mettre en place des plans d’action pour la réduire.
Il est à noter que cet article ne se conclut pas par une conclusion traditionnelle. La raison en est que l’impact environnemental du numérique est un sujet en constante évolution, avec de nouvelles informations et de nouvelles solutions qui apparaissent régulièrement. Il est donc important de continuer à se tenir informé et à agir pour réduire notre empreinte numérique.
Les réseaux sociaux, omniprésents dans nos vies, ont également une empreinte environnementale significative. En effet, chaque Tweet, chaque photo Instagram, chaque vidéo TikTok… tout cela implique une consommation d’énergie non négligeable.
Selon une étude de la chercheuse Anaïs Fleury, une heure passée sur Facebook consomme autant d’énergie qu’un réfrigérateur pendant 24 heures. Les centres de données qui hébergent ces plateformes sociales sont particulièrement gourmands en énergie, contribuant ainsi à une forte empreinte carbone.
Mais il n’y a pas que la consommation d’énergie directe qui pose problème. Les réseaux sociaux encouragent également une consommation rapide et éphémère de contenu, contribuant à l’effet de "fastrez" décrit par Diane Fastrez. De plus, ils ont également un impact sur les habitudes de consommation, en favorisant par exemple l’achat impulsif ou l’obsolescence programmée.
Cependant, les réseaux sociaux représentent également une opportunité. En effet, ils peuvent être utilisés pour diffuser des informations et sensibiliser les gens à l’empreinte environnementale du numérique et à la nécessité d’une sobriété numérique.
Face à ces enjeux environnementaux, de plus en plus d’acteurs du numérique cherchent à réduire leur impact. C’est ce qu’on appelle la transition écologique du numérique, ou le numérique responsable.
Il s’agit d’une démarche qui vise à intégrer les principes du développement durable dans la conception, l’utilisation et la fin de vie des technologies numériques. Cela peut passer par la réduction de la consommation d’énergie des data centers, l’éco-conception des sites web, le recyclage des équipements, etc.
Certaines entreprises proposent même des solutions innovantes. Par exemple, l’entreprise française Qarnot Computing utilise la chaleur dégagée par ses serveurs pour chauffer des bâtiments, contribuant ainsi à une double économie d’énergie.
Cependant, cette transition écologique du numérique doit s’accompagner d’une prise de conscience et d’un changement de comportement de la part des utilisateurs. Comme le souligne Laura Hulle, experte en environnemental numérique, "il ne suffit pas de verdir le numérique, il faut également réduire notre consommation".
L’empreinte écologique du numérique est un sujet complexe et multidimensionnel, qui touche à la fois la consommation d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution numérique et l’impact social de nos comportements en ligne.
Il est essentiel que chacun d’entre nous prenne conscience de cet impact et agisse en conséquence. Cela passe par des gestes simples, comme réduire notre consommation de données, favoriser le reconditionnement de nos appareils, ou encore sensibiliser nos proches à ces enjeux.
Les entreprises ont également un rôle crucial à jouer. En intégrant la dimension environnementale dans leur stratégie numérique, elles peuvent non seulement réduire leur empreinte carbone numérique, mais aussi contribuer à une transition écologique plus large.
En conclusion, alors que nous progressons dans le 21ème siècle, il est plus important que jamais de considérer l’impact environnemental du numérique, en constante évolution. Comme le rappelle Anais Fleury, "le numérique est à la fois une partie du problème et de la solution. Nous devons l’utiliser de manière responsable et réfléchie".